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Par la Rédaction

Carnet noir: Voici le programme des obsèques de Christian Penda Ekoka

Le programme des obsèques de Penda Ekoka est sorti. Il sera inhumé à Douala dans le caveau familial. Christian Penda Ekoka est décédé le 08 août 2021


L'économiste sera conduit à sa dernière demeure le 28 août prochain à Douala selon le programme des obsèques établit par la famille. Christian Penda Ekoka décédé le 8 août dernier dans un hôpital dans la ville canadienne de Toronto, a laissé derrière sa famille biologique qui souffre de sa perte, et d'une grande famille politique qui pleure la disparition soudaine de leur icône.


Quelques jours avant l'annonce de son décès, souffrant depuis plusieurs années déjà de diabète et de cancer de pancréas, il a été interné dans un hôpital. Des premières rumeurs l'ont annoncé mort mais son fils a fait le démenti. Quelques heures après le destin en a choisi autrement. Il a fini par casser sa pipe.


Sa famille biologique qui a perdu un géant, un père, un grand-père, un oncle et autres, lui a rendu un bel hommage avec des photos de son tendre enfance jusqu'à sa vie d'adulte. Un album souvenir pour honorer la mémoire de celui qu'on présente comme 'un homme franc, droit dans ses bottes'


10 choses que les Camerounais ignorent sur Christian Penda Ekoka


Pendant les dernières années de sa vie, les Camerounais l’ont connu comme un homme politique. Président du mouvement AGIR ACT, Christian Penda Ekoka a soutenu la candidature de Maurice Kamto à la présidentielle de 2018. Il a donné forme au projet Survie Cameroun initié par Maurice Kamto pour soutenir les populations camerounaises pendant la pandémie du Coronavirus. Pour rendre homme à l’économiste africain décédé le 08 août 2021 au Canada, CamerounWeb propose à ses lecteurs, ces 10 choses que les Camerounais ignorent sur l’homme.






Brillant parcourt académique


L’ex conseiller économique de Paul Biya (entre 2010 et 2018) est connu dans le sérail comme un génie et fin stratège économique. Il doit cette réputation à un parcours académique hors norme.


En effet, né le 21 mars 1952 à Douala, Christian Penda Ekoka était un haut fonctionnaire camerounais. Après le baccalauréat C qu’il passe brillamment au Collège Liberman de Douala, il est sélectionné en 1971 par l’Agence canadienne de développement international (ACDI), afin de poursuivre des études d’ingénieur au Canada. Christian Penda Ekoka était un ingénieur diplômé de l’École Polytechnique de Montréal, et détenteur d’un diplôme d’études supérieures d’économie et de management et d’un MBA (option finance) de différentes universités canadiennes (McGill, Concordia).


L’homme derrière plusieurs grands projets du gouvernement


Christian Penda Ekoka a créé en 2011, la société de consulting International dénommée Business Development Service (Insight BDS). Elle est spécialisée dans le conseil en investissement, les politiques et stratégies industrielles et dans le développement des projets de partenariat public privé. Cette structure a participé à la réalisation de plusieurs projets sur le plan national et international.


Sa société a ainsi travaillé sur le projet construction du pipeline Tchad-Cameroun (1050 km). Elle a également été sollicité pour la concession par le Port autonome de Douala des droits pour le financement, le développement et la gestion d’une Infrastructure Intégrée d’information maritime.


Déjà à partir des années 80, Christian Penda Ekoka travaillait sur d’importants projets comme le Chantier naval et industriel du Cameroun, ou encore le complexe hôtelier Hilton Yaoundé. Il était à l’époque investment officer et Directeur des Etudes et Projets à la Société nationale d’investissement (SNI).


Le militant qui voulait reformer le RDPC


En 1992, alors qu’il n’y était pas membre, le RDPC faite de Christian Penda Ekoka son chargé de mission. Ce dernier décline poliment l’offre et consacre à ses activités de consulting. 4 ans plus tard, il prend finalement la carte du parti de la flamme. CPE travaillait dans l’ombre de secrétaire général de la présidence de la République de l’époque, Joseph Charles Doumba mais très vite il crée un nouveau courant au sein du parti présidentiel. Se faisant appelés les réformateurs, Ekoka et ses amis espérait moderniser le parti de Paul Biya.

« Nous voulions libérer le président Paul Biya, pris en otage par quelques-uns de nos militants », avait-il confié. Le projet n’a cependant pas prospéré. Les camarades du parti avec qui militait Penda Ekoka se sont servis du mouvement pour préparer leur carrière.


Comment il est devenu conseiller de Paul Biya


Christian Penda Ekoka dit n’avoir jamais sollicité un poste du régime. Il confie à Jeune Afrique avoir eu reçu des propositions de la part de Belinga Eboutou . « Un jour, Martin Belinga Eboutou [l’ancien directeur du cabinet civil] m’a demandé si je voulais être ministre ou directeur général de l’une de nos grandes entreprises d’État, raconte Penda Ekoka en évoquant les circonstances de sa nomination comme conseiller du chef de l’État. Mais cela ne m’intéressait pas ».


En mars 2010, il accepte finalement le poste de conseiller du président de la République. Penda Ekoka envoie plusieurs notes à Paul Biya sur différents sujets comme le rétablissement d’une liaison ferroviaire expresse entre Yaoundé et Douala, la renégociation des droits de transit du pipeline Tchad-Cameroun ou encore la promotion du bilinguisme. Il a passé 8 années à ce poste et se rappelle de sa relation avec le locataire du Palais de l’Unité. « Biya lit toutes les notes qui lui sont adressées », affirme-t-il aux confrères de Jeune Afrique. Il rompt la collaboration avec le régime Biya en 2018 en décidant de soutenir la candidature de Maurice Kamto à l’élection présidentielle de la même année.

Une riche carrière internationale


Penda Ekoka, « l’homme valeureux » comme il était affectueusement appelé par ses amis, a apporté énormément au développement du Cameroun. Ses contributions vont au-delà des frontières nationales. Il a été sollicité sur d’ambitieux projets dans les quatre coins du monde. Christian Pend Ekoka a effectué des missions dans 25 pays d’Afrique et des Caraïbes pour le compte de plusieurs Organisations internationales.


Il a eu à collaborer avec la Banque mondiale, la Banque africaine de développement, l’Organisation des nations unies pour le développement industriel (ONUDI), le PNUD. Ses missions allaient au-delà des frontières africaines notamment dans une quarantaine de pays d’Asie, d’Europe, d’Amérique.


Alliance avec le MRC


« Pourquoi me battrais-je pour un candidat (Biya) que je ne soutiens pas ? ». Par ces mots, Penda Ekoka avait claqué la porte du RDPC en 2018 en refusant de signer la pétition des dignitaires du Littoral pour un 7ème mandat de Paul Biya. Il s’alliait alors à Maurice Kamto lors de la présidentielle d’octobre de la même année pour renverser par les urnes Paul Biya qu’il soutenait depuis 1996.

Le projet a échoué mais il a donné beaucoup de force et de courage à des millions de Camerounais pour continuer la lutte pour l’alternance et le développement du Cameroun. Comme l’ex conseiller de Paul Biya le disait si bien, « il faut un dirigeant qualifié pour impulser le changement escompté, un leader qui cesse d’isoler le pays du reste du monde, qui s’arrime au train de la modernité ». Il voyait ce dirigeant en la personne de Maurice Kamto. C’est ainsi qu’avec son mouvement AGIR ACT, il s’était ainsi rallié à ce dernier.


Le prisonnier


Dans son parcours d’homme politique, Christian Penda Ekoka a connu la prison. C’est en 2018, après l’élection présidentielle qui s’est soldée par la réélection de Paul Biya. L’ancien conseillé de Paul Biya était déjà en froid avec le régime avec lequel il avait collaboré pendant plusieurs années.

Après le divorce avec le RDPC peu avant l’élection présidentielle de 2018, Penda Ekoka a annoncé son ralliement à l’opposant Maurice Kamto. Depuis lors, il a cheminé avec le président du MRC. C’est d’ailleurs avec ce dernier qu’il a séjourné à la prison centrale de Yaoundé pendant neuf mois.

Ekoka avait été arrêté et incarcéré mi-février par le tribunal militaire de Yaoundé pour « hostilité contre la patrie » et « insurrection », il avait saisi le groupe de travail des Nations unies sur les détentions arbitraires.


Survie Cameroun


Au début de crise pandémique à coronavirus au Cameroun, le président du MRC met sur pied l’initiative Survie Cameroun, afin de venir en aide aux populations vulnérables. Christian Penda Ekoka était celui qui a été désigné pour coordonner cette initiative. Mais tout ne s’est pas prévu comme prévu.

Les deux hommes se sont embrouillés au sujet de la gestion des fonds dédiés à la lutte contre le Covid-19 dans le cadre de l’initiative Survie Cameroun lancé par l’opposant. Il s’agit d’une affaire de 330 000 euros manquants sur le compte de Survie Cameroun. Pour tenter d’éclaircir la situation, un premier audit est lancé fin 2020. Mais ses conclusions sèment le trouble. Les experts expliquent n’avoir pas pu « établir de manière formelle l’origine de l’écart ». Mais ils avancent des pistes. Notamment, une possible gestion parallèle ou un compte bancaire alternatif.


Le clash avec Kamto


Au cœur de la brouille entre les deux hommes, la polémique sur la gestion de la collecte de fonds de l’opération Survie Cameroun initiée par l’opposant Maurice Kamto et pilotée par Christian Penda Ekoka. C’est une vidéo diffusée par Penda Ekoka sur sa page Facebook 1er mai 2021 depuis sa résidence qui a mis le feu aux poudres. « Un bug informatique, vous y croyez ? Est-ce que les gestionnaires de la plateforme [de collecte] y croient ?», s’est-il interrogé, au lendemain de la présentation d’un rapport d’audit commandé par Maurice Kamto pour mettre la lumière les zones d’ombres de l’initiative Survie Cameroun. Penda Ekoka et siens soupçonnaient alors Maurice Kamto et son équipe d’être derrière l’écart de 300 000 euros qui s’affichait sur la plateforme de collecte des fonds. Pour répondre à cette polémique, Maurice Kamto avait à son tour mandaté un contre audit et sollicité trois cabinets, qui avaient affirmé qu’un « bug informatique » provenant d’un convertisseur de devises était en réalité à l’origine de l’écart temporaire.


Ses passions


Christian Penda Ekoka avait une passion pour la recherche, la lecture et l’écriture. Il ainsi réalisé plusieurs études et rédigé des articles sur les politiques de développement économique et industriel en Afrique. Il est également auteur de deux ouvrages : un guide pour les investisseurs au Cameroun « Cameroun, Terre d’hospitalité et d’opportunités » et « Cameroun, vers le troisième millénaire ».


Tout au long de son parcours professionnel, à travers différents continents, il cherchait à répondre à la question : « pourquoi certains pays se développent et d’autres pas ? ».


Ses hobbies étaient aussi la musique africaine, classique, le jazz et les arts martiaux. « Tu as donc quitté le tatami, tu as rangé ton kimono et ta ceinture sublime de mille katas. Ton kimé qui n’a pas pu vaincre la maladie reste transmis et gravé dans l’âme et la puissance de tes propres élèves que tu as élevés au rang de maitre », a écrit l’homme politique Shanda Tonme également passionné des arts martiaux.


Source : camerounweb.com

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