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Par la Rédaction

Coronavirus : Le message de l’OMS est-il encore audible ?

L’OMS répète que la pandémie n’est pas terminée et appelle à faire preuve de prudence, mais le message semble de moins en moins bien reçu. Pourquoi ?




Une chose est sûre, on ne pourra pas leur reprocher de ne pas avoir prévenu, ni d’insister. Depuis le début de l’épidémie, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ne cesse d’alerter sur le coronavirus, d’appeler à la plus grande vigilance et de mettre en garde les pays contre un possible relâchement des gestes barrières. Encore lundi, l’Organisation rappelait une énième fois que non, l’épidémie était loin d’être finie et augmentait même à travers le monde.

Le problème, c’est que ce message n’a jamais connu de véritable gradation, au fur et à mesure de la propagation de la pandémie. Et qu’il est répété inlassablement chaque semaine. L’organisation semble incapable d’être audible, tant et si bien que certains pays, comme les Etats-Unis, ont carrément pris la décision de la quitter, la déclarant inefficace.


L’OMS a-t-elle un souci de communication ? Une partie du problème réside dans le nom même de l’Organisation mondiale de la santé. Forcément, avec une telle sémantique, elle parle de l’impact de la pandémie sur l’ensemble du globe, là où en période de crise, chaque pays se préoccupe majoritairement de l’impact de l’épidémie dans ses frontières. Entendre dans une France déconfinée et dans laquelle la première vague n’en finit plus de finir que le coronavirus augmente dans le monde sonne un peu anachronique et peu concernant.


Silence, on ne s’entend plus s’inquiéter


Surtout, après 55 jours de confinement et près de 30.000 morts, on s’est un peu lassé des mauvaises nouvelles. Mathilde Aubinaud, communicante et co-autrice de Ecriture stratégique, va droit au but : « Le message de l’OMS est avant tout mal perçu parce que personne ne veut l’entendre, tout simplement. » Au-delà de notre amour des messages positifs, a fortiori pendant cette période, il y a tout simplement notre attrait pour les choses qui bougent : « Dans tous les pays, la situation évolue, et positivement dans beaucoup d’entre eux. Or, l’OMS fait un constat mondial qui semble, lui, statique : la situation est grave, il faut rester en alerte. Semaine après semaine », poursuit la communicante. Un immobilisme réel certes, mais peu accrocheur.


Ne serions-nous donc que des mauvais récepteurs de message pendant que l’OMS n’aurait rien à ne se reprocher ? Loin de là. L’Organisation multiplie les bourdes de communication. Même sur l’immobilisme de la situation, elle pourrait savoir mieux se vendre « en mettant en avant ses actions concrètes, par exemple avoir mandaté une enquête en Chine pour déterminer l’enquête du virus », conseille Mathilde Aubinaud.


Un message de prudence, d’accord, mais pour qui ?


Surtout, après des mois et des mois de message, on ne sait toujours pas vraiment à qui s’adresse l’Organisation. A nous, citoyens lambdas, ou aux dirigeants ? Côté « C’est aux citoyens que l’OMS s’adresse », son site répertorie même des conseils pratiques de geste barrière ou d’informations pour tous. Mais l’Organisation ne manque pas en même temps d’alerter des pays sur leur situation et de demander plus de mesures. Et ça en communication, c’est une erreur. « Pour un message efficace, il faut définir quel est le récepteur, et se tenir à s’adresser uniquement à lui », explique Mathilde Aubinaud.


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