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Gabon: Pascaline Bongo relaxée lors de son procès à Paris pour soupçons de corruption

Pascaline Bongo, aînée du défunt président gabonais Omar Bongo, soupçonnée de corruption passive d'agent public étranger au début des années 2010 au Gabon, a été relaxée lundi par le tribunal correctionnel de Paris. Aux côtés de la sœur du président déchu Ali Bongo, âgée de 68 ans, ont comparu début 2024 la société d'ingénierie française Egis et trois de ses anciens cadres, ainsi que l'homme d'affaires gabonais Franck Ping et l'avocate Danyèle Palazo-Gauthier. Tous ont été relaxés.



Pascaline Bongo, la sœur de l'ex-président gabonais Ali Bongo et fille aînée de feu Omar Bongo, a été relaxée lors de son procès à Paris pour corruption passive d'agent public étranger, a annoncé le tribunal lundi 22 avril. Aucune infraction n’a été retenue contre Pascaline Bongo, qui n’était pas présente à l’audience, rapporte notre envoyé spécial au Tribunal judiciaire de Paris, Sébastien Németh.

Pascaline Bongo, 67 ans, a assisté à toutes les audiences de son procès. Devant le Tribunal judiciaire de Paris, elle avait rejeté les accusations du Parquet national financier français. Celui-ci la soupçonnait d'avoir manœuvré, à l'époque, à travers sa société Sift pour que le groupe français Egis Route obtienne le marché de la désormais dissoute Agence gabonaise des grands travaux. Cela contre la promesse de 8 millions d'euros de rétrocommissions.

La juge a estimé qu’aucun élément n’avait montré qu’elle était intervenue, qu’elle avait tenté d’utiliser son influence. La corruption n’est donc pas caractérisée. Pascaline Bongo est relaxée, tout comme les cadres d’Egis Route.


Pascaline Bongo reconnue « agent public étranger »


Le tribunal a pourtant reconnu qu’on pouvait bien la qualifier d’agent public étranger, de par ses fonctions de Haute représentante du président de la République, en l’occurrence son frère Ali Bongo à l’époque. Elle avait une fonction officielle, avec une nomination par décret, un salaire de 2,6 millions de FCA. De plus, elle se trouvait très haut dans la hiérarchie protocolaire, elle assurait donc un service public. Selon le tribunal, peu importe s’il s’agissait d’un titre honorifique, d’un placard doré ou que le chef de l’État ne lui ait rien donné à faire: elle était bien agent public, chargée d’une mission, même si au final elle n’avait aucun pouvoir.

Le tribunal a estimé toutefois qu’il n’y avait pas de preuve que la fonction de Pascaline Bongo lui donnait un pouvoir de décision sur les passations de marchés publics. Selon les juges, des indices et des ambigüités montrent qu'Egis Route a pu penser que la fille ainée des Bongo pouvait faciliter sa candidature. Pour autant, le tribunal a estimé que l'ex-ministre n'avait pas joué de son influence. La corruption n’est donc pas caractérisée.

Comme elle, l'avocate de Pascaline Bongo, l'homme d'affaires Franck Ping et les cadres d’Egis Route ont tous été relaxés.


Pour rappel, la société français Egis Route et ses responsables, également accusés, avaient conclu un partenariat avec Pascaline Bongo et son entreprise pour décrocher des contrats. Or selon le Parquet national financier (PNF), Egis Route voulait utiliser l’influence de la fille ainée des Bongo pour obtenir, notamment le marché de l’agence nationale des grands travaux.

Le parquet a cependant 10 jours pour faire appel.


Aucun marché obtenu par Egis


Car si Pascaline Bongo n'a pas touché effectivement ces 8 millions d'euros et si aucune somme n'a été versée à sa société, cela n'enlève pas le caractère initial de corruption, avait déclaré devant le tribunal le Parquet financier fin janvier.

Ce dernier avait requis contre elle trois ans de prison, dont un an ferme, et 150 000 euros d'amende. Il a requis des peines d'emprisonnement avec sursis et des amendes contre les autres prévenus : Egis Route, trois de ses anciens cadres, l'ancienne conseillère juridique de Pascaline Bongo, ainsi que l'homme d'affaires Franck Ping, fils de Jean Ping.

Les avocats des prévenus, eux, ont tous plaidé la relaxe de leurs clients. Cela sous l’argument qu’Egis, à l'époque, n'avait finalement obtenu aucun marché routier au Gabon.

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