Serge Armel : COURS DE DROIT POUR LES NULS À OWONA NGUINI
Chaque fois que l'on pense avoir touché le fond avec certains aînés académiques au pays, on découvre qu'ils sont capables de vous inventer un fond encore plus bas que celui que vous pensiez être les tréfonds de la médiocrité.
Comment un individu, titulaire d'un doctorat en droit, Maître de Conférences des Universités, peut ne pas savoir ce qu'on appelle "état de nécessité"? C'est absolument ahurissant ! Jamais de mon vivant je n'aurais imaginé voir quelque chose pareil. Un Maître de Conférences qui ne connaît pas une notion enseignée en 2ème année de droit. Punaise, c'est du "Droit pénal général", GENERAL.... C'est le B-A BA de l'application de la loi.
Comment un Docteur en droit, qui de plus aime bien se faire appeler Professeur, peut il déclarer que "l'état de nécessité ne saurait faire loi que là où la loi n'existe pas" 🤦♂️. Tout un Maître de Conférences qui ne sait pas faire la différence entre les théories du "Jus naturalis" et "l'état de nécessité".... Que dirons nous à nos cadets de 2eme année qui lisent de tels propos.
Cher aîné, permettez moi très humblement de vous faire ce léger refresh (vraiment à contre cœur, car la préséance universitaire impose un respect militaire... Mais la Bible le dit, si le grand frère abandonne son droit d'ainesse, un cadet va le récupérer.).
La théorie de l'état de nécessité n'a ABSOLUMENT aucune vocation à combler un vide juridique. IL N'Y A AUCUN, MAIS ALORS, AUCUN RAPPORT ENTRE LES DEUX CONCEPTS. l'état de nécessité est une inflexion de la loi. On la définit comme "une notion juridique qui consiste à autoriser une action ILLÉGALE pour empêcher un dommage plus grave".
"ILLÉGALE" suggère bien qu'on est dans la mise à l'écart d'une loi qui EXISTE. la notion d'état de nécessité en droit est utilisée comme justification LÉGITIME d'une action potentiellement ILLÉGALE. d'ailleurs, le domaine où l'on retrouve le plus souvent des applications de cette notion c'est le "droit pénal". Or, le droit pénal est (je suppose que vous savez ceci) un domaine où il n'y a pas de complément à la loi. Soit la loi existe et on l'applique, soit elle n'existe pas et on ne peut la compléter. Alors comment pouvez vous imaginer qu'une notion comme celle ci (telle que vous l'envisagez), puisse faire son nid dans un domaine "d'interprétation stricte"? Mais par quelle alchimie avez vous réussi à parvenir à une telle conclusion, si ce n'est de la pure "sorcellerie analytique"!?
L'affaire est tellement absurde et venant d'un individu titulaire d'une "présomption de connaissance" que j'ai même du mal à trouver les mots pour expliquer.
L'état de nécessité ne joue JAMAIS en l'absence de loi. Elle intervient en présence et en l'éventualité de la nécessité de violer une loi, afin de palier à son INADAPTATION PONCTUELLE.
Nous pouvons avoir des divergences politiques, mais il faut laisser le Droit en dehors de ça ! C'est une science avec des acquis qu'il ne faut pas inféoder aux argumentaires politiques. On peut utiliser le droit, jouer avec autant que les textes et les théories le permettent, mais n'embrouillons pas les jeunes étudiants avec, soit de "l'ignorance" soit de la "malhonnêteté intellectuelle".
En bref, chers cadets académiques, n'allez JAMAIS dans un devoir dire ce genre de chose. L'enseignant peut tellement s'énerver d'une telle.... "chose", qu'il déchire votre copie en essayant de la barrer.
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